Taisez-vous Monsieur Guaino !
A lire la prose d'henri Guaino dans Le Monde du 27-28 juillet, "l'homme africain et l'histoire" on ressent un double malaise.
On est d'abord gêné devant la gesticulation désespérée de l'homme qui ne veut pas être vu comme raciste, mais qui s'enfonce à chaque argument dans un cloaque nauséabond de mépris pour l'Afrique.
M. Guaino continue de parler de "l'homme africain", ensemble monolithique, comme si la place d'un continent dans l'Histoire pouvait se réduire à une formule englobant toute sa diversité, il persiste et signe, d'après lui "l'homme africain est entré dans l'histoire et dans le monde, mais pas assez." Alors on se pose la question : "l'homme africain" vendu comme marchandise de l'autre côté de l'atlantique est-il entré dans l'histoire ? ou pas assez ? "L'homme africain" envoyé en première ligne face aux nazis est-il entré dans l'histoire ? ou pas assez ? Il est vrai que si l'on en croit M. Guaino, tous ces évènements auront au moins eu le mérite d'extraire "l'homme africain" de son triste quotidien de paysan vivant bêtement au rythme des saisons...
Le deuxième malaise a rapport au statut d'Henri Guaino. En tant que conseiller spécial, il rédige certains discours du Président, c'est son job, d'autres l'ont fait avant lui, c'est un métier comme un autre.
Mais quel narcissisme exacerbé peut-il le conduire ensuite à venir commenter, analyser ou justifier les interventions du président de la République ?
Le discours prononcé publiquement n'appartient plus au scribe, il n'appartient même plus à la personne du Président puisqu'il s'agit de la voix officielle de la France, tant pis si cela nous attriste. L'identité de celui ou de celle qui a rédigé le discours ne devrait pas être connue car elle n'a aucune importance. En démocratie, les élus et les citoyens s'expriment et assument leurs expressions, les conseillers travaillent et se taisent.
En plus, si ça peut leur éviter de dire des âneries...