en 1971, déjà
Extraits du discours de François Mitterrand au congrès du parti socialiste ... en 1971.
"Eh
bien, maintenant que notre parti existe, je voudrais que sa mission soit
d'abord de conquérir. En termes un peu techniques, on appelle ça « la
vocation majoritaire ». Je suis pour la vocation majoritaire de ce parti.
Je souhaite que ce parti prenne le pouvoir...
Déjà le pêché
d'électoralisme ! Je commence mal. Je voudrais que nous soyons disposés à considérer
que la transformation de notre société ne commence pas avec la prise du
pouvoir, elle commence d'abord avec la prise de conscience de nous-mêmes et la
prise de conscience des masses.
Mais il faut
aussi passer par la conquête du pouvoir. La vocation groupusculaire, ce n'est
pas la mienne ni celle des amis qui voteront avec moi la même motion. Mais,
conquérir quoi ? Conquérir où ?
D'abord, les
autres socialistes, on l'a dit !
Ensuite, je
pense - comment cela va-t-il me classer, je ne sais pas encore - Je pense qu'il
faut d'abord songer à conquérir ou à reconquérir le terrain perdu sur les
communistes. (...)
Nous avons
ensuite à conquérir chez les Gauchistes, dans la mesure même où déjà s'établit
une tragique confusion : on emploie indifféremment dans les discours les termes
" gauchiste " ou " la jeunesse ".
Personnellement
je ne pense pas que ce soit vrai. Mais ce n'est pas non plus nous qui la représentons,
la jeunesse. (...)
Et puis il
faut reconquérir les Libéraux. Selon une excellente définition de Guy Mollet et
il me permettra de lui emprunter, dans les classifications qu'il a faites dans
un ouvrage de la physionomie politique française, les Libéraux qui évidemment
acceptent comme nous l'héritage démocratique dans le domaine politique, mais
qui refusent nos méthodes et nos structures sur le plan de l'économie.
Mais les
voilà placés devant un choix dont on dit encore dans le langage savant qu'il
est bipolaire. Il est nécessaire de faire comprendre à ceux qui y sont disposés
que s'il s'agit pour eux de choisir entre la tyrannie et la décadence, quand ce
n'est pas la pourriture du capitalisme, et le Socialisme, qui leur déplaît
parfois par son esprit de système, ou même par ses signes et ses symbole, s'ils
veulent la justice et le droit, ils sont de notre côté."
François MITTERRAND au congrès d’Epinay, 1971.