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17 juillet 2008

semaine de 4 jours à l'école : notre députée interpelle le ministre

L'Assemblée nationale discute depuis hier du projet de loi relatif au droit d'accueil pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires publiques.
Delphine Batho
 s'est saisie de l'occasion de ce débat pour interroger le Ministre de l'Education Xavier Darcos, sur les difficultés auxquelles sont confrontées certaines communes des Deux-Sèvres du fait du passage à la semaine de quatre jours dès la prochaine rentrée scolaire, alors que les enfants avaient jusqu'ici école le mercredi matin.

Fait inhabituel dans le déroulement de la séance, Xavier Darcos a alors immédiatement pris la parole pour répondre notamment qu'il avait donné une instruction formelle pour que les demandes de dérogation soient acceptées et qu'il ne comprenait pas ce qui a pu se passer dans les Deux-Sèvres.

Après cet échange, le Ministre s'est engagé auprès de la Députée en indiquant qu'il allait demander à ses services d'apporter une réponse positive aux communes qui souhaitent maintenir une organisation sur neuf journées et demie.

Soulignant que les dérogations demandées, pourtant prévues par le décret du 15 mai, sont refusées, elle a interrogé le Ministre sur la réponse qu'il comptait apporter à la demande des élus locaux pour que l'application de cette réforme soit reportée d'un an.

voici un extrait de cet échange, plutôt édifiant :

Assemblée nationale

Extrait du compte-rendu analytique provisoire

de la séance du mardi 15 juillet 2008 (séance de 21h30)

DROIT D’ACCUEIL DANS LES ÉCOLES (suite)


Mme Delphine Batho Selon un sondage, 60 % des Français sont pour le service minimum à l'école...




Plusieurs députés UMP – 80 % !

Mm

e Delphine Batho Qui donc oserait aller contre le bon sens ? Monsieur le ministre, cette lapalissade se heurte à la réalité de votre texte et de votre politique. Vous nous parlez de l'intérêt des familles et des parents qui travaillent. Avez-vous pris en compte l’intérêt des familles avant de supprimer une demi-journée d'école par semaine ? Dans mon département, de nombreuses écoles fonctionnaient sur quatre jours et demi, avec école le mercredi matin. Et voilà que, le 15 mai, votre décret sur la semaine de quatre jours est paru. Depuis lors, toutes les demandes de dérogations pour continuer à faire classe le mercredi matin, pourtant autorisées par votre décret, ont été refusées dans ma circonscription.

M. Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale Eh bien, ce n’est pas normal !


Mme Delphine  Batho À la pagaille semée par la semaine de quatre jours dans les communes où les élus locaux s'arrachent les cheveux pour préparer la prochaine rentrée, entre diminution des heures des ATSEM – voire leur licenciement –, désorganisation des transports scolaires, et j'en passe, s'ajoute la pagaille semée dans les entreprises (Exclamations sur les bancs du groupe UMP). Les chefs d'entreprises doivent faire face à un afflux de demandes de temps partiel à 80 %, car de nombreux parents n'ont d'autres choix que d’arrêter de travailler le mercredi. Un chef d’entreprise m’a demandé s’il devait interrompre ses activités le mercredi ! Quant aux parents, ils travailleront et gagnerons moins. Ces difficultés, les parents n’y seront pas confrontés deux ou trois jours par an, pour cause de grève, mais toutes les semaines !

M. Patrick Roy – Elle a raison !

Mme Delphine  Batho Cet exemple suffit à montrer que l’intérêt des familles n’est pour vous qu’accessoire ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) J'en profite pour vous poser une question : répondrez-vous à l'appel de l’ensemble des associations d'élus, qui vous demandent de reporter d'un an l'application de cette réforme ?

Vous parlez encore de l'intérêt des enfants, mais nul ne sait quelles seront les compétences des personnels devant assurer le service d'accueil. La seule chose à ce sujet, à l'article 7 bis, c’est que ce ne seront pas des délinquants sexuels. Nous voilà rassurés !

Je ne parle pas des conséquences de votre projet pour les communes, en particulier pour les 89 % d’entre elles qui sont équipées d’écoles primaires et comptent moins de 3 000 habitants. On voit bien l’embarras de la majorité (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), qui a déposé de nombreux amendements de dernière minute. Voudriez-vous faire croire qu’après être passés en force pour soumettre les élus locaux à vos desiderata, vous les auriez rassurés ? Au demeurant, ces amendements ne règlent ni le problème de la responsabilité, ni aucun autre.

Chacun l’a compris, nous ne sommes pas ici dans un débat sur l'avenir de l'éducation, tenant compte des besoins des enfants et des familles, de la situation des communes. Nous sommes réunis pour donner l’onction à la nouvelle croisade idéologique de l'UMP contre l'éducation, les enseignants, le service public, le droit de grève (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP). Vous passez votre temps à supprimer des postes, et vous cherchez à cacher ces suppressions derrière une loi idéologique.

Si vous aviez sincèrement à cœur les désagréments que connaissent les parents ou le respect des enseignants, vous auriez négocié avec les organisations syndicales. Ces négociations auraient pu déboucher sur un mécanisme d'alerte sociale. Voilà qui aurait été une conception moderne des relations sociales. Au lieu de cela, vous avez choisi, par l’affichage d’une limitation du droit de grève, d’opposer les parents aux enseignants pour diviser la communauté scolaire (Même mouvement).

Monsieur le ministre, vous pouvez croire que vous marquez aujourd’hui un point. Après le vote de ce projet, vous pourrez même, comme le Président de la République, faire rire aux réunions de l'UMP, en fanfaronnant que « désormais, quand il y aura une grève, personne ne s'en apercevra ». Mais prenez garde ; certains de vos prédécesseurs en ont fait l’amère expérience : l'histoire sociale de notre pays montre qu'à force de tirer sur la corde, elle finit par casser ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine)

M. Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale Madame Batho, je n’ai jamais demandé que l’on passe à la semaine de quatre jours. Ce que j’ai fait, c’est demander aux conseils d’école, soit d’adopter la semaine de quatre jours, soit de demander une dérogation, tout en donnant instruction formelle aux inspecteurs d’académie et recteurs d’accepter toutes les demandes de dérogation. Je ne comprends donc pas ce qui a pu se passer dans les Deux-Sèvres. Dans la commune de Brioux, où la dérogation a été acceptée,…

Non !

M. Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale …ce sont finalement les enseignants qui n’ont pas voulu de la semaine de quatre jours et demi. Je suis si peu favorable à la semaine de quatre jours que, dans la commune dont j’ai été maire pendant douze ans, elle n’existait pas. Il n’est donc pas possible de me faire ce procès. Les conseils d’école sont libres de choisir quatre jours ou quatre jours et demi (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP).

Mme Delphine Batho

C’est faux !

Mme Delphine Batho

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Commentaires
R
Delphine Batho a montré qu'elle savait relayer les questions concrètes qui se posent sur le terrain jusqu'au plus haut niveau du gouvernement. Cela mérite en effet un grand coup de chapeau !
A
Bonjour à tous,<br /> Merci Delphine pour ton intervention à l'Assemblée auprès de monsieur xavier darcos(je vous prie de m'excuser mais je ne peux pas écrire ce nom en majuscules!).Merci à toi aussi Rodolphe pour avoir "publié" ce document.Je connais "un peu" le sujet et pourrais en écrire des pages!Mais je vais essayer de faire court.Je fais partie du Conseil d'Ecole de ma commune.Je connaissais les intentions de darcos depuis novembre,l'avait exposé au Conseil à cette époque déjà.Mais paraît-il que "personne ne pouvait nous renseigner",ce qui est vrai!Le projet initial ne corespondait pas à ce qu'on a de pondu maintenant!Et que darcos et sa clique prennent leurs respnsabilités.Les Représentants des Parents d'Elèves n'y sont pour rien !!!Nous avons été mis devant le fait accompli.Encore une fois tout est truqué,les Syndicats sont bafoués,les Instituteurs pris pour des" imbéciles" ainsi que les Parents .Et les Enfants dans tout celà? Et la Démocratie? Après concertation avec mes co-listiers,j'ai demandé l'organisation d'un Conseil extraordinaire mais nous avons refusé de voter contre ou pour quelque chose qui était déjà organisé!!Le ton a d' ailleurs monté entre Instituteurs,Mairie et nous-mêmes.C'est moche.Rassurez-vous tout va mieux entre nous mais voilà ce que ce gouvernement est capable de faire et de faire faire.Attention à notre devise"Liberté-Egalité-Fraternité",elle en prend un sérieux coup!Merci d'avoir pris le temps de me lire.Je voulais aussi faire allusion aux problèmes d'organisation que les Mairies et Conseils Généraux peuvent rencontrer .Plus que jamais restons soudés!<br /> Bien amicalement à tous et à bientôt.
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